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Rubrique Trading Hebdo' des Marchés - Semaine du 29 Avril 2024.

  • Kosemen Trading
  • 30 avr. 2024
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 sept. 2024

Un graphique de bourse en chandeliers japonais

Aperçu de la semaine


Comme si de rien n’était, le conflit géopolitique récent en Proche-Orient s’est évaporé, l’attention des marchés s’étant tourné vers l’essentiel avec les statistiques de croissance américaines, toutes surprenantes au vu des chiffres initiaux attendus par le consensus. Si cela n’était pas suffisant, ce sont aussi les datas américaines qui vont driver le risque sur les 5 prochains jours, et plus que ce que l’on a vu ces derniers mois. Le dollar se confronte à une situation qu’il n’a plus vu depuis longtemps, à savoir une croissance qui décélère fortement, une inflation collante (voire en léger rebond), et un consensus qui s’attend toujours à voir le “cut” de la FED avant la période électorale. Car oui, l’administration Biden se veut résiliente dans sa politique actuelle en déterminant des budgets d’aides militaires à l’Ukraine et Israël, ainsi que sur les différents supports d’aides économiques qui sont décidés sans plan logique puisque le plafond de dette n’est plus en vigueur.


La cause ?


Vouloir absolument avoir les faveurs du public sur la situation économique, et ainsi “gagner” en popularité pour remporter un ticket pour un futur mandat. Et que ce soit irréel ou non, la réalité commence à rattraper notre cher Oncle Sam, pour un cycle court ou non, avec un PIB qui corrige de moitié par rapport à la fin d’année 2023, et qui ne soutient plus comptablement l’inflation. Le déficit pourrait donc se creuser comme ce fut le cas ces derniers mois pour les autres pays occidentaux, avec du retard certes, et cela confirmerait les biais long terme envisageables sur le DXY. 


La Fed et Powell se retrouvent dans une situation difficile dans l’optique où si la croissance ralentie trop fort à cause de la politique monétaire, il faudra choisir entre l’inflation et le PIB, et pour une logique fondamentale, ce sera l’inflation qui sera privilégiée, au détriment des supports de communication actuels de la Fed pour maintenir des taux maximums. L’emploi et les PMI’s de l’ISM seront déterminants la semaine prochaine pour le dollar US.


Pour le FOMC de mercredi soir, le ton du discours de Powell sera certainement vide, puisque d’un côté il n’y a pas de progrès sur l’inflation depuis le début d’année, mais en plus les fondamentaux économiques se dégradent, ce qui ne plaide pas pour un pivot. Mais si les pressions inflationnistes demeurent, les taux actuels demeureront aussi, ce qui relance un énorme sujet pour les prochains trimestres mais aussi sur la trajectoire économique américaine : la récession.


Devises américaines : USD et CAD


Pour avoir atteint des plus hauts ces dernières semaines, le DXY a marqué une pause dans sa tendance hebdomadaire, les traders stimulant modérément la devise face au Yen japonais pour tenter de forcer les autorités japonaises à agir. Résultat : Rien.

Et bien que la macro américaine soit bien moins en santé que ce n’était le cas en 2023, le fait qu’il y ait pire ailleurs soutient la devise, notre hypothèse d’intervention de la BoJ et du gouvernement japonais s’évaporant totalement en cette fin de semaine.


Mais ce support de travail n’était pas garanti, bien qu’avec un excellent potentiel.


Les traders sont tous confrontés pour cette nouvelle semaine à de fortes échéances, à commencer par la confiance des consommateurs mardi et les statistiques préliminaires au NFP mercredi. Un calendrier chargé qui vous imposera un minimum de préparation sur l’USD étant donné que les flux et les positionnements majoritaires seront calculés en fonction des échéances nords-américaines.


En amont de la semaine prochaine, les fondamentaux qui protègent le dollar ne sont pas nombreux, les PMI’s du mois d’avril démontrent un premier ralentissement depuis l’été 2023, et le secteur manufacturier n’est plus aussi rassurant que les chiffres du premier trimestre pour ainsi retourner dans une phase de contraction (ce qui veut dire beaucoup sur les attentes de baisses de taux du marché).


Les ISM de vendredi prochain vont être d’une importance capitale pour la confiance du marché sur l’activité américaine pour ce nouveau trimestre, et nous restons de notre côté toujours patient sur notre scénario où le dollar corrige, d’une parce que Powell va être obligé de convaincre dans un cycle où il ne contrôle pas grand chose, et de deux en raison des bonnes nouvelles sur le marché de l’emploi où tout le monde licencie à tour de bras, notamment dans le secteur technologique et manufacturier.


Le NFP à venir s’attend à avoir 243K de plus après le magnifique mois de mars à plus de 300K nouvelles embauches, mais je reste personnellement très mitigé sur les récentes performances statistiques américaines en ce qui concerne le marché de l’emploi, et je redoute un très fort ralentissement à venir, pour peut-être même faire une performance inférieure à... 100K. Bien sûr, cette hypothèse est mince pour l’instant, mais que ce soit pour ce mois d’avril ou chaque mois qui va nous rapprocher des élections, c’est une mesure qui n’est absolument pas à mettre de côté.


Le marché de l’emploi reste d’ailleurs le seul métric fondamental qui peut sauver la communication de Powell. Mais après le PIB, les PMI’s, l’inflation et les commandes de biens durables (pour ne citer que ces points), les munitions commencent à manquer pour le banquier central le plus puissant de la planète.


Pour le CAD, les niveaux étudiés en live à 1,38 CAD sont confirmés comme pertinents. Les supports de volatilité pour la devise la semaine prochaine sont eux aussi fournis, avec le PIB mardi et les deux interventions des banquiers centraux canadiens mercredi soir et jeudi après-midi, de quoi avoir le support de travail potentiel pour continuer à travailler notre biais.


Devises européennes : EUR, CHF et GBP


Cette semaine a été très intéressante pour les devises européennes : les pertes face aux devises océaniques se sont confirmés, le “rebond” face à l’USD aussi, notre base de travail est donc parfaite.


L’Euro est à un stade où sa trajectoire dépend de la situation géopolitique. Le ton de la BCE est de plus en plus “friendly” pour un pivot monétaire début juin, les chiffres allemands s’améliorant sur bien des aspects et le climat des affaires regagnant des niveaux vieux d’un an. Dans l’hypothèse où le baril de pétrole corrige, nous pourrions avoir un moteur de volatilité supplémentaire pour attiser notre intérêt sur l’EURUSD, qui est revenu à 1,07$ sur les dernières sessions. Mais pourquoi viserions-nous des achats sur EU alors que nous attendons une baisse de taux de la part du board de Lagarde ? Pour les points que nous avons expliqués plus haut.


Ce n’est pas un renfort sur l’Euro que nous attendons mais une baisse du dollar US, ou du moins quelque chose qui devrait le ralentir, lui qui est en superformance depuis le 1er janvier sans support psychologique particulier. Mon objectif, bien qu’il soit trop tôt à définir proprement, sera de revenir au 1,10$, qui est une plateforme technique importante qui doit nécessairement être retouché dans l’année puisque le pivot de la FED, lui aussi, est prévu. Les analyses menant à la parité sur l’Euro-Dollar ne sont pas à jeter à la poubelle, mais dans un cadre réaliste, et sans craintes géopolitiques qui viendraient perturber les assets-managers et les cours de l’énergie, il n’est pas vraiment envisageable que ce soit possible. Je reste donc sur l’hypothèse délivrée ces derniers jours, et je soutiens un plan acheteur sur la cross la plus célèbre du monde.


Pour USDCHF, le cross me paraît banal dans ma watch-list et je ne saurais pas travailler la paire jusqu’à Powell ou même le NFP, je n’aime pas détenir du CHF dans mon portfolio pour le moment et j’estime que ce ne sera pas la devise à avoir avant longtemps. Je reste acheteur d’AUDCHF et je continue de croire en un plan acheteur, mais cela ne veut pas dire que j’achèterais de l’USDCHF par exemple. Les fondamentaux ne sont pas les mêmes, et les supports de confiance institutionnelles ne sont pas les mêmes non plus.


Je referais un plan d’analyse mardi sur les devises de la même région. Mardi matin, la session de Londres sera forte, avec les PIB de premier trimestre allemands, français, portugais, espagnols... et quelques autres hards datas, ne manquez pas les statistiques pour driver votre gestion.


Devises océaniques & asiatiques : AUD, NZD et JPY


Ueda, notre cher Ueda. Le gouverneur de la BoJ est resté fidèle à son plan, celui de dire que la politique ne sera modifiée qu’en cas de réels visu de progrès, et que la Banque Centrale ne changerait rien de ses habitudes, ce qui signifie que l’axe entrepris par le Yen ces derniers mois n’est absolument pas son souci (consultez le dernier lien cliquable pour en savoir plus au sujet de la faiblesse actuelle du Yen). L’USDJPY est donc revenu à des sommets plus vu depuis 34 ans à 157,795 yens, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la paire de devise va gagner en liquidité la semaine prochaine, et que le risque sera certainement maximum. Je n’ai aucun élément pertinent à vous donner du côté insider sur cette fin de semaine, et je vous ferai mention mardi de ma réunion avec mes collègues si quelque chose est détecté de leur côté. En attendant, le marché s’oriente sur les autres datas régionales, avec l’inflation australienne qui reste au-dessus des attentes du consensus, ce qui relance le scénario où la RBA sera l’une des dernières banques centrales à pivoter, et les datas de mardi sur l’activité chinoise seront l’échéance la plus importante de la région pour la semaine.


PS : Au sujet de l’injection du gouvernement japonais sur le marché des changes, c’est une possibilité qui est toujours d’actualité mais le fait que le marché soit très tendu empêche toute intervention. Les chiffres de l’IPC japonais au mois d’Avril ont démontré que l’inflation prenait un axe de repli, ce qui ne rassure pas le marché sur le choix de la politique monétaire actuel, déjà que l’économie japonaise est quasiment en récession. Les prochains mois risquent d’être très, très compliqué à gérer pour Ueda si l’inflation continue de baisser, et pour le yen aussi.


Indices


Pendant cette semaine d’Earnings, les principales compagnies technologiques étaient attendues au tournant, Tesla confirmant la mauvaise passe de son élan boursier dans ses résultats avec un nouveau trimestre en dessous des attentes du consensus (consultez le dernier lien cliquable pour en savoir plus au sujet de Tesla), Meta qui accuse le coup en avance et annonce que les prochains trimestres feront l’objet de baisses volontaires de bénéfices / revenus avec les prochains gros investissements de la firme, ce qui ne plaide pas sur une euphorie du marché, et les deux mastodontes Google et Microsoft ont été salués par les financiers du monde entier, les promesses étant honorés et Microsoft confirme son statut d’entreprise la plus précieuse du monde. Google, de son côté, acquis sur ce trimestre un gain au market-cap de 200 milliards de dollars, la société a annoncé jeudi son tout premier dividende au comptant jeudi ainsi qu’un programme de rachat d’actions à hauteur de 70 milliards, ce qui stimulera l’action pendant au moins quelques jours jusqu’aux earnings d’Amazon, Apple, AMD, PayPal ou encore Coca-Cola. 


Le Nasdaq a donc toutes ses chances de combler les pertes de ces deux dernières semaines mais attention, Apple n’est pas dans les bonnes faveurs du public boursier et Amazon va devoir convaincre dans un cycle où la demande et la confiance des consommateurs pourraient connaître un revirement de situation en baisse.


Matières Premières


Le cours de l’Or s’est désemparé dès la session asiatique lundi de ses records pour glisser de quasiment 1000 pips avant de se reprendre pendant les mauvaises nouvelles économiques américaines qui ont poussé le dollar à la correction. Le soutien institutionnel lié à l’inquiétude géopolitique a commencé à se dissiper, et le cours lui a toutes ses chances de continuer à baisser. Le court terme prenant l’ascendant sur notre biais final et long terme, le rendez-vous du FOMC mercredi pourrait attiser des prises de bénéfices sur le cours du métal jaune pour la simple et bonne raison que Powell ne pourra pas défendre une baisse de taux à la prochaine réunion du mois de juin, ce qui soutiendrait hypothétiquement les rendements obligataires américains et fera donc réagir à la baisse le XAU. À long terme, des taux maximums nous feront réengager des attentes de récessions et d’autres nouvelles équivalentes, mais ce sujet sera mis au frigo le temps que les statistiques se réveilleront.


Pour le baril de pétrole brut, le job est complexe, mais reste le même. Tout comme le cours de l’Or, le baril a connu des hausses successives ces dernières semaines à cause de l’escalade géopolitique entre l’Iran et Israël, mais ne dispose plus en ce moment de la même actualité pour répondre à une cassure haussière sur les prix plafonds de 89/90$ le baril. Seul le temps le fera corriger (ou Powell), mais le biais vendeur demeure, et le job sur les niveaux de 88$ le baril est bon pour la vente, avec des SL cohérents à votre plan mais aussi à votre environnement de travail. N’hésitez pas à poser des questions sur le groupe si vous n’avez pas la compétence pour comprendre ces quelques lignes.


des onces d'or

Le mot de la fin


Nous poursuivons ces quelques jours extrêmement importants pour notre analyse de gestion à long terme avec un lot de hards datas très complet, menant à des échéances financières, monétaires et économiques qui vont driver le risque. 


Restez le plus concret dans vos prises de position et n’engagez aucun placement risqué sur les cours inintéressants sur les fondamentaux réels, comme l’USDJPY. Les niveaux sont certes très intéressants, mais si vous n’êtes pas en position comme moi, ne risquez pas d’être exposé aux grandes échéances américaines. Pour les traders sur indices, clôturez toutes vos positions avant la Closing Bell de 22h. 


Cette analyse a été partagée gratuitement à titre exceptionnel. Pour y avoir accès toutes les semaines, rendez-vous sur notre site internet pour rejoindre notre processus d'accompagnement en trading : www.kosementrading.com 

Yanael,

Kosemen Trading.

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